Le tamisage, assuré par des grilles courbes, permet de protéger les ouvrages de traitement en enlevant les matières grossières entraînées jusqu’à la station par les eaux usées. Ces déchets prélevés par un convoyeur sont ensuite essorés par un compacteur afin de ne recueillir, dans un conteneur, que les substances solides. Périodiquement, celles-ci sont dirigées par camion vers un site d’enfouissement autorisé.
Cette étape du procédé est essentielle pour prévenir les problèmes d’usure prématurée et même de bris d’équipement causés par les sédiments transportés par les eaux usées. L’ajout de bulles d’air dans la première section du bassin de dessablage permet de retirer le sable et le gravier, en l’entraînant vers le fond. Un pont roulant muni d’une pompe d’extraction en assure le soutirage. Une vis sans fin prélève ensuite les solides recueillis afin d’alimenter un conteneur qui servira à les manutentionner jusqu’au site d’enfouissement autorisé.
Dans la partie aval des dessableurs, des aérateurs mécaniques à fines bulles favorisent la flottation des écumes. Le pont roulant est aussi muni d’un racleur de surface qui dirige les écumes, constituées principalement d’huiles et de graisses, vers les bassins de stockage. Les écumes peuvent être acheminées vers les bassins de stockage pour être déshydratées avec les boues.
Le mélange rapide disperse de façon instantanée et homogène le réactif chimique servant à rassembler les polluants en suspension dans les eaux usées sous la forme de flocs. À l’étape suivante, un polymère ajouté au réacteur colle les flocs les uns aux autres pour donner une particule dense et compacte. Enfin, un déversoir alimente de façon uniforme la zone de décantation. En plus d’abattre les matières en suspension des eaux usées, la floculation permet de réduire de façon appréciable leur teneur en phosphore. Cet enlèvement est de première importance pour le milieu récepteur qu’est la rivière Richelieu, car il permet d’y diminuer la croissance d’algues nuisibles.
La décantation permet de recueillir les matières en suspension rendues plus lourdes que l’eau par l’ajout des réactifs mentionnés à l’étape précédente. Le floc grossier prend la direction du fond du bassin alors que le floc plus léger est intercepté par la zone de décantation lamellaire située dans la partie supérieure du décanteur. L’eau ainsi clarifiée est collectée par un réseau de goulottes qui la dirige vers le traitement aux ultra-violets (U.V.).
Au fond du décanteur tourne un racleur qui concentre le floc sous forme de boues et dirige celles-ci dans un cône d’épaississement où elles peuvent atteindre des concentrations élevées. Une certaine quantité de boues est recyclée alors que le surplus prend le chemin des bassins de stockage.
Dernière étape de la chaine de traitement liquide, la désinfection par rayonnement ultraviolet (U.V.) assure l’élimination des micro-organismes pathogènes présents dans les effluents traités, comme les coliformes fécaux, avant leurs déversements dans le milieu récepteur de la rivière Richelieu. Le système de désinfection est constitué de lampes U.V. à basse pression scellées à l’intérieur de gaines en quartz. Les lampes sont installées sur deux unités de support comptant chacune 36 lampes. Les deux unités de lampes sont disposées en série dans un canal où doivent passer les eaux traitées. L’avantage incontestable de la désinfection par rayonnement ultraviolet est qu’il n’y a formation d’aucun produit de réaction avec les matières organiques contenues dans l’eau, contrairement à la désinfection au chlore.
Les boues provenant de la phase de décantation sont pompées dans les deux bio-digesteurs anaérobiques. Privées d’oxygène et maintenues dans des conditions propices, des microorganismes digèrent les matières organiques, ce qui dégage du biogaz (méthane). Celui-ci est récupéré pour combler les besoins énergétiques de la station d’épuration. Le surplus de biogaz est brulé par une torchère. Dans des conditions d’opération normales l’ensemble du biogaz produit est utilisé pour l’opération de la station d’épuration. Les résidus solides restants, appelés digestats (boues digérées) sont pompés dans des bassins de stockage.
Les boues digérées sont pompées des bassins de stockage en direction des pressoirs rotatifs. À ce stade, l’ajout d’un polymère pour rassembler les matières en suspension permet d’extraire l’eau excédentaire. En appliquant une certaine pression, on se retrouve alors avec des boues déshydratées dont la texture se confond avec de la terre noire. La boue déshydratée tombe à l’étage inférieur dans une trémie qui dirigera les boues vers l’étape de séchage des boues. Elles peuvent également être accumulées dans une benne de grande capacité, située dans un garage du rez-de-chaussée pour être transportées en valorisation agricole, sans passer par l’étape de séchage.
Les boues déshydratées sont acheminées via un système de convoyeur vers un séchoir thermique par convection d’air chaud. La principale source d’énergie utilisée pour l‘étape de séchage est le biogaz produit lors de l’étape de digestion des boues. Cette étape permet à la Régie de réduire le volume annuel de boues à disposer d’environ 70% ce qui représente des économies majeures sur les frais de transport et disposition des boues. L’ensemble des résidus solides restant (granules de boues séchées) sont entreposés dans un silo muni d’un système d’injection d’azote qui contrôle le niveau d’oxygène présent à l’intérieur du silo, éliminant les risques de surchauffe ou d’incendie. Les granules de boues séchées sont par la suite utilisés comme fertilisant en agriculture.
Le contrôle des odeurs est effectué par un système de traitement de l’air physico-chimique. L’ensemble de l’air contaminé provenant des différentes étapes de traitement est acheminé vers 2 tours où l’air est traité à l’aide d’un système de lavage à contre-courant gaz / liquide qui permet d’éliminer plus de 95% des polluants causant les odeurs dans l’air.